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Pulsar Audio Primavera
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Test du plug-in de réverbe Pulsar Primavera

Réverbération algorithmique logicielle de la marque Pulsar Audio

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Test écrit
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Les ressorts du printemps
10/10
Award Valeur sûre 2024
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La marque française Pulsar a trouvé que la période printanière était particulièrement propice pour nous présenter son nouveau plugin, le moteur de réverbe spring joliment appelé Primavera.

Test du plug-in de réverbe Pulsar Primavera : Les ressorts du printemps

La réverbe à ressorts occupe un joli rôle dans l’his­toire de la produc­tion musi­cale, et c’est Laurens Hammond, le créa­teur de l’orgue éponyme, qui a été le premier à mettre au point ce dispo­si­tif pour un effet musi­cal en 1939… Sacré Laurens ! En effet, en sortant d’une période où la seule possi­bi­lité d’ajou­ter de la réver­bé­ra­tion à une source sonore dont l’en­vi­ron­ne­ment acous­tique en était dépourvu était la chambre d’écho, on a vite eu envie et besoin d’une solu­tion moins encom­brante qu’une pièce dédiée à cela.

Comme beau­coup d’in­no­va­tions, celle de la réverbe à ressorts (spring reverb en anglais) vient d’une expé­rience qui n’était initia­le­ment pas desti­née à la produc­tion musi­cale. Des cher­cheurs d’une société de télé­com améri­caine se sont en effet rendus  compte, en simu­lant une commu­ni­ca­tion télé­pho­nique longue distance avec une ligne à retard à ressort, qu’en la déré­glant, elle créait un effet de réver­bé­ra­tion. Les équipes de Hammond se sont ensuite servi de ce prin­cipe dans un but musi­cal, obte­nant un résul­tat  très loin d’une réver­bé­ra­tion acous­tique natu­relle mais dont la densité et le carac­tère harmo­nique parti­cu­lier deviennent rapi­de­ment une signa­ture sonore à propre­ment parler. Ce procédé sera très vite repris par un grand nombre de construc­teur d’ins­tru­ments de musique, et notam­ment la quasi-tota­lité des fabri­cants d’am­pli­fi­ca­teurs pour guitares élec­triques, claviers, ou autres basses élec­triques. Chez Fender, on asso­ciera notam­ment les ressorts à des lampes, ce qui parti­ci­pera gran­de­ment à l’éla­bo­ra­tion du son mythique et carac­té­ris­tique de la période 60's chez ce construc­teur.

De ce fait, la Spring Reverb devient vite un allié du compo­si­teur comme de l’ins­tru­men­tiste, l’ai­dant à carac­té­ri­ser sa sono­rité comme influençant son mode de jeu et son écri­ture (elle a notam­ment pesé sur le son des mouve­ments surf rock, yéyé, psyché), mais elle s’in­vite égale­ment en studio à une époque où elle est plus acces­sible et surtout moins encom­brante que les fameuses réver­bé­ra­tions à plaque. Certaines unités produites par AKG, Pioneer, Tele­fun­ken, Fostex, Orban, etc. deviennent ainsi cultes au point qu’après PSP, Klan­ghelm et Univer­sal Audio, c’est au tour de Pulsar de se pencher sur la recréa­tion de ces réverbes au carac­tère bien trempé et évoca­teur d’une époque.

ressorts

Pulsar, la pulsion du design

On connaît bien les plugi-ns Pulsar, et on les accueille souvent à bras ouverts, d’abord parce qu’ils sont – coco­rico – Made In France, mais surtout parce qu’ils sont très bien faits ! La marque a d’abord déve­loppé des émula­tions de compres­seurs vintage très effi­caces comme le 1178 ou le MU, puis s’est lancé sur le terrain de l’éga­li­sa­tion avec le (passif) Massive et le 8200, mais elle avait déjà exploré aussi les effets tempo­rels avec son Echo­rec. Parmi les points communs à toutes les produc­tions de Pulsar, on citera le carac­tère vintage, voire fran­che­ment rétro, des machines choi­sies, et cette première réverbe Prima­vera ne déroge pas à la règle. L’autre carac­té­ris­tique de la firme Greno­bloise qui saute aux yeux, c’est son parti-pris pour le design : tous les plugins sont très beaux, évoca­teurs de la machine qui les a inspi­rés, avec un peu de malice dans les termes utili­sés et les codes visuels, mais toujours avec beau­coup de goût ! Et cela se véri­fie une fois de plus avec cette Prima­vera dont le visuel nous a vrai­ment séduits. Le plug-in se présente sous la forme d’une unité de réverbe avec ses quatre ressorts dispo­sés au-dessus et un panneau avant dans un vert un peu pastel typé « vert d’eau » ou « menthe », qui lui donne un côté un peu Surf Rock, fran­che­ment 60's, tout à fait cohé­rent avec l’uni­vers de la spring. Préci­sons que ce plugin sera à terme vendu 99 €, mais pour son lance­ment, il est en ce moment à 59 €, et on le retrouve dans une offre à 99 € avec l’Echo­rec.

PrimaVera Side 2

La réverbe des amplis

preamp driveLa docu­men­ta­tion four­nie par la marque – une fois encore bravo Pulsar, car elle est très précise et instruc­tive – nous apprend que ce plugin n’est pas une réverbe à convo­lu­tion, mais une concep­tion algo­rith­mique qui permet de se rappro­cher davan­tage du compor­te­ment non linéaire et acci­denté de la spring. À la suite de l’in­ter­rup­teur on/off, les diffé­rents réglages sont compar­ti­men­tés dans trois cadres bien distincts : à gauche la section Preamp, au centre le cœur de la Pulsar Prima­vera, et à droite la section Output.

Dans la première section, on remarque deux filtres High Pass et Low Pass, et on note que le premier est levé par défaut à 150 Hz ; assez perti­nent, car on souhai­tera souvent se débar­ras­ser des graves dans une réverbe. Au-dessus, un poten­tio­mètre de Drive pour satu­rer le signal et un sélec­teur pour choi­sir entre une préam­pli­fi­ca­tion à tube (Tube) ou tran­sis­tor (Ger).

À l’op­posé, la section Output comporte les clas­siques Mix, pour doser la réverbe et le signal d’ori­gine si on utilise le plug-in en insert, et Volume, mais aussi deux poten­tio­mètres rota­tifs très inté­res­sants : Présence qui accen­tue les haut-mediums, à l’ins­tar de ce qu’on trouve régu­liè­re­ment sur les amplisoutput section guitare, mais surtout Ducking. Ce dernier permet de compres­ser plus ou moins la réver­bé­ra­tion quand le signal d’ori­gine est présent, et c’est un outil essen­tiel pour placer une réverbe dans son mix. Mieux encore, Prima­vera permet de dési­gner un autre signal pour déclen­cher cette compres­sion, via le side­chain externe.

Au centre, on trouve tous les para­mètres qui permettent de choi­sir et carac­té­ri­ser la réverbe : les six modèles diffé­rents qui ont été repro­duits dans Prima­vera, du plus « Lofi » au plus « Hifi », le pré-délai, la tension du ressort, le temps de réver­bé­ra­tion (Decay), l’Ex­ci­ta­tion qui met en avant le bruit du ressort, et enfin la largeur (Width) de la stéréo. En s’at­tar­dant sur les potards ou inter­rup­teurs, on voit s’ou­vrir en haut à droite une petite fenêtre qui nous informe sur ce réglage, ce sur quoi il agit ou sur les carac­té­ris­tiques du pré-réglage concerné, ce qui est à la fois très utile et instruc­tif car on y retrouve une partie des rensei­gne­ments présents dans la docu­men­ta­tion.

Deux voyants lumi­neux attirent notre atten­tion : celui qui nous indique quand un préré­glage choisi est « mono », et la lumière jaune qui s’al­lume quand le signal atteint un certain seuil de satu­ra­tion par le poten­tio­mètre Drive.

setting section

Des guitares, mais pas que… 

Quand on nous met un joli plugin comme celui-ci entre les mains, on a évidem­ment envie de l’es­sayer dans de nombreux contextes Le plus perti­nent reste tout de même de mouiller, réver­bé­rer des prises de guitare élec­trique enre­gis­trées volon­tai­re­ment sans réverbe pour pouvoir en rajou­ter dans le logi­ciel, et ainsi garder la main sur le dosage de signal rever­béré, profi­ter des possi­bi­li­tés de spatia­li­sa­tion que nous offre le plug-in. Pour l’oc­ca­sion, on ressort donc de nos tiroirs quelques morceaux tein­tés plutôt folk, surf, rock ou psyché, et on tente de substi­tuer les réverbes utili­sées à l’ori­gine par notre Prima­vera. 

Nous trou­vons un thème de guitare aux couleurs surf folk, teinté de grands espaces améri­cains, et on l’en­voie direc­te­ment dans nos ressorts. Un petit tour des diffé­rentes émula­tions s’im­pose, parce qu’on cherche là une réverbe plutôt ample, avec un spectre assez large et une jolie défi­ni­tion, mais qui puisse révé­ler une présence percu­tante dans les haut-mediums. Le panel est large, et en se fiant à nos oreilles et aux petits descrip­tifs que l’équipe de Pulsar a pris la peine d’ajou­ter, notre choix se porte sur le GBS. C’est tout ce qu’on attend d’une réverbe à ressorts large et moderne, des jolis graves et des aigus déli­cats, une jolie couleur et surtout beau­coup de profon­deur. Afin de perfec­tion­ner notre trou­vaille, on se permet donc d’élar­gir encore un peu la spatia­li­sa­tion, et d’aug­men­ter la tension des ressorts. C’est extrê­me­ment effi­cace et en cumu­lant ça à une présence plus élevée, on arrive à obte­nir exac­te­ment ce que nous cher­chions, tant en termes de densité harmo­nique des haut-médiums, que sur l’as­pect dyna­mique et l’ex­plo­si­vité de la machine. Le résul­tat est sans appel, on a trouvé ce qu’on cher­chait en un rien de temps, et en y prenant beau­coup de plai­sir.

On se prend ensuite au jeu de faire défi­ler les diffé­rents préré­glages desti­nés aux guitares, le Reac­tant Space­craft et le Epic Solo sont très inté­res­sants dans ce cas précis, mais leurs durées sont exces­sives, alors que l’Ame­ri­can Amp et son carac­tère mono est plutôt convain­cant aussi, dans un tout autre registre. On notera cepen­dant qu’il n’y a pas tant de préré­glages dédiés aux guitares, et qu’ils sont a priori desti­nés à être utili­sés en insert et non en piste effet.

guitar_surf_dry
00:0000:16
guitar_surf_gbs
00:0000:16
guitar_surf_gbs_advan­ced
00:0000:16
guitar_surf_ameri­can_amp
00:0000:16

Dans le but d’éprou­ver notre nouvel outil dans diffé­rents contextes, on se dit qu’on essaie­rait bien de l’in­sé­rer sur une piste de trom­pette d’un projet de hip hop plutôt old school. La piste est mono, et à notre grand éton­ne­ment, le plugin ne nous propose pas d’op­tion pour passer la piste de mono à stéréo. On change donc notre fusil d’épaule et on crée une piste effet auxi­liaire pour faire de nouveau défi­ler les modé­li­sa­tions. Cette fois, on cherche quelque chose de plus carac­té­risé, plutôt ciblé dans le haut du spectre, et qu’on pour­rait tenter de distordre en se penchant sur le module préamp du Prima­vera. On s’ar­rête sur le mode HR12, qui est appa­rem­ment la modé­li­sa­tion d’un appa­reil Hifi japo­nais vintage. L’image est très marquée, débar­ras­sée de toutes ses compo­santes graves ainsi que de sa lour­deur, et les premières réflexions sont assez bondis­santes et un peu retar­dées, malgré un pré-delai pour l’ins­tant réglé au mini­mum. Ça nous parait parfai­te­ment adapté, mais on a bien évidem­ment envie de le person­na­li­ser un peu plus. On tente de tordre le signal en rajou­tant du drive, le résul­tat nous plaît, mais les premières réflexions sont main­te­nant trop jaillis­santes. C’est le meilleur prétexte pour essayer le ducking, et ainsi compres­ser le signal réver­béré avec le signal sec afin de préser­ver la clarté de la source et donner de la distance et de la profon­deur à notre spring. On finit par rajou­ter un peu de tension aux ressorts pour resser­rer encore un peu le spectre harmo­nique et en lisser la compo­sante tonale. Le résul­tat est plein de carac­tère, on entend parfai­te­ment les ressorts qui viennent soute­nir parfai­te­ment les aspé­ri­tés du son de bugle. En faisant défi­ler les pré-réglages dédiés aux cuivres, on s’ar­rê­tera sur le Dirty Mojo qui enlève l’as­pect tendu de la partie, et va au contraire en souli­gner le côté plus vapo­reux, doux et inégal. Il est basé sur le mode SR202 et va cher­cher la distor­sion harmo­nique des tran­sis­tors Germa­nium au lieu des lampes que nous utili­sions précé­dem­ment.

trom­pette_dry
00:0000:19
trom­pette_hr12
00:0000:19
trom­pette_hr12_advan­ced
00:0000:19
trom­pette_dirty_mojo
00:0000:19

 

En dernier lieu, il nous parais­sait impor­tant de faire un petit clin d’œil à Mr Hammond, et de nous mettre en situa­tion avec un orgue. On s’ar­rête cette fois instan­ta­né­ment sur le mode Tubby, qui est décrit comme étant la dédi­cace de l’équipe Pulsar au style de musique Dub vintage. Pour le Dub, on ne saura pas dire, mais ce qui est certain, c’est que c’est bien vintage comme on aime, sans pour autant être trop baveux ni trop agres­sif. L’en­semble est parfai­te­ment équi­li­bré sans qu’on ait grand-chose à rajou­ter ou à modi­fier, donc pourquoi cher­cher plus loin ? Par zèle, on va juste essayer d’exa­gé­rer au maxi­mum la largeur de la spatia­li­sa­tion et la profon­deur confé­rée par le pré-delai, puis on testera de rajou­ter un peu de ducking pour nettoyer l’es­pa­ce… Le préré­glage Airy Key Space donnera un aspect bien plus doux et psyché­dé­lique, sachant qu’il est basé sur le module de réverbe de la fameuse RE201, répu­tée pour la richesse de ses mediums et son côté extrê­me­ment sombre. En y rajou­tant un peu de drive du mode Germa­nium et en jouant sur le para­mètre Exci­ta­tion à envi­ron 6 ou 7, on assis­te­rait presque à une messe maca­bre…

organ_dry
00:0000:17
organ_tubby
00:0000:17
organ_tubby_advan­ced
00:0000:17
organ_airy_key_space
00:0000:17

Spring­time reverb, summer of love

Primavera Front

Que dire ? On adore ce plug-in ! Il est beau, bien pensé et bien expliqué par le construc­teur. Mais il sonne surtout extrê­me­ment bien. Les fonc­tion­na­li­tés comme le Ducking, la Tension ou la Présence rendent cette spring réverbe très fine, facile à placer dans un mix, agréable à utili­ser… Bref, il n’y a rien à redire si ce n’est que, déci­dé­ment, on aime le prin­temps !

10/10
Award Valeur sûre 2024
Fabrication (?) : France
Points forts
  • De superbes sons de réverbe à ressorts
  • Un joli design
  • Des fonctionnalités et réglages très bien pensés
  • la fonction ducking et sa source entrante extérieure
  • ses trois sections distinctes, très bien développées.
Points faibles
  • L'absence de possibilité de passer une piste mono en stéréo quand on le branche en insert
Auteur de l'article Studios Megaphone

Les Studios Mégaphone, c'est un ensemble de studios de création, enregistrement et production musicale... situé à Aubervilliers juste au nord de Paris. Dimitri et Manuel sont les deux techniciens son et musiciens qui font tourner le studio principal.


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